Vous connaissez la fable de La Fontaine « La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf » ?
Je vais vous faire un gros spoiler : à la fin, elle éclate.
Un peu comme cette chère grenouille, j’ai pendant près de 10 ans cru que pour réussir comme entrepreneur, il fallait que je crée la plus grosse boîte possible.
Et en attendant qu’elle soit bien grosse comme je le souhaitais, d’affirmer que j’avais déjà une super grosse boîte.
Comme je fais partie de ces entrepreneurs qui, quand ils disent qu’ils veulent faire quelque-chose, le font, j’ai donc bossé sans relâche pour sortir de mon état de freelance et créer la belle agence qui me faisait rêver.
J’ai pris des locaux, j’ai créé des emplois, je suis parti à la conquête des plus belles entreprises de France et de Navarre, et… Vous savez quoi ?
Je n’ai jamais été aussi malheureux qu’à ce moment-là.
- J’avais la sensation d’être prisonnier dès que j’arrivais dans mes bureaux…
- Je me retrouvais à faire du management alors que je déteste ça !
- Je n’ai jamais aussi mal gagné ma vie qu’à l’époque (et oui, on paye d’abord son équipe avant de se payer ! Je ne compte plus les mois où je ne me payais tout simplement pas…)
Mon seul réconfort : mes formidables clients avec lesquels je m’éclatais. Au point de passer ma vie en déplacement juste pour échapper à ce que j’appelais dans ma tête mon château d’If ».
Aujourd’hui, je n’ai aucune velléité de faire grossir ma boîte. Vraiment aucune. Parce que j’ai compris que j’avais entrepris jusqu’à présent avec une représentation erronée de l’entrepreneuriat et que je ne tiens pas à commettre les mêmes erreurs.
Je bosse dans un espace de coworking au contact de plein d’autres entrepreneurs et j’adore ça !
Je privilégie mon bien-être et j’organise mon temps en fonction (le sport avant tout !).
Je gagne bien mieux ma vie parce que j’ai mis en place une organisation souple et Slow…
Bref, il n’y a aucune honte à rester « petit », je l’ai enfin compris. Et pour mes anciens clients B2B qui continuent à faire appel à moi aujourd’hui, ça ne fait AUCUNE différence.
Juste parce qu’ils sont heureux de me retrouver et de pouvoir travailler avec moi.
Je sais que vous êtes très nombreux à être en cours de création de votre entreprise, ou encore à avoir créé votre activité solo, et à rêver de créer une grosse entreprise.
Parce qu’il existe une idée fausse qui fait des ravages chez les entrepreneurs.
C’est l’idée que quand on est freelance, on est forcément limité dans le développement de sa boite.
Premièrement, parce que les journées ne durent que 24 heures : on ne pourrait donc pas nécessairement prendre beaucoup de clients en même temps au risque de ne pas arriver à maintenir une qualité de prestation.
Deuxièmement, on a l’impression qu’en solo, on sera beaucoup moins crédible face aux entreprises que des agences qui ont plus de moyens et de ressources. C’est d’ailleurs pour ça que je vois plein de freelances qui se positionnent comme “agence” alors qu’ils bossent de chez eux et que leur team se résume à eux-mêmes.
Troisièmement, on se dit qu’en freelance, il va falloir bosser beaucoup plus au détriment de son bien-être, alors que si on grossit et on embauche, on va pouvoir déléguer et donc se libérer du temps. Je le dis d’avance, c’est faux.
Ce que je vous propose dans la suite de cet épisode, c’est de vous expliquer la manière dont j’ai réussi à lever cette idée fausse et comment vous allez pouvoir facilement, vous aussi, envisager le développement de votre boîte autrement.
Vous pouvez gagner très bien votre vie en freelance
Et pour ça, il faut arriver à casser l’idée que pour développer beaucoup de chiffre d’affaires, il faut prendre beaucoup de clients.
Avec cette logique, on se heurte à deux problèmes qui vont vous faire atteindre très vite un plafond de verre.
Premier problème, vous devez être constamment dans une logique d’acquisition de nouveaux clients, et donc une logique de prospection. Sauf que quand on est seul, on a souvent très peu de temps pour prospecter, simplement parce qu’une grosse partie de notre temps est mobilisé par la réalisation des prestations.
Deuxième problème, et c’est certainement le plus épineux, c’est que pour prendre toujours plus de clients, vous allez vous retrouver beaucoup plus en concurrence avec d’autres freelances qui font le même travail que vous. Le risque : devoir baisser ses prix pour parvenir à rester compétitif.
Au final, vous arrivez donc à prendre plus de clients, même si vous êtes limités par votre temps, mais votre chiffre d’affaires ne se développe pas à la vitesse que vous l’aimeriez parce que vos prix ne vous permettront pas d’atteindre vos objectifs de croissance.
Pour ne pas tomber dans ces travers, j’ai mis en place deux actions hyper concrètes :
Premièrement, je travaille à fond mon positionnement avec un objectif : me spécialiser. Ça peut sembler tout bête, mais si vous ne travaillez pas votre positionnement, le seul critère de décision qui reste, c’est le prix. L’avantage de travailler votre positionnement de freelance, et donc votre personal branding, c’est que vos clients vont venir travailler avec vous POUR vous, parce que vous allez devenir la valeur ajoutée de votre prestation.
Deuxièmement, j’ai créé une prestation packagée avec un prix unique que je ne négocie pas et qui est le même pour tous mes clients. Je ne suis pas tombé dans les travers de beaucoup de solopreneurs qui vendent leurs prestations le plus cher possible, mais j’ai fixé un objectif de chiffre d’affaires que je souhaite atteindre sur l’année, ce qui me permet de fixer mon prix et le nombre de clients que je dois avoir pour atteindre mon objectif.
Cerise sur le gâteau, ça me permet de simplifier énormément mon approche commerciale : je n’ai pas besoin, pour chaque nouveau prospect, de réinventer la roue pour argumenter ma prestation. C’est donc un vrai gain de temps.
Vous pouvez être crédible en freelance, même en face de grosses entreprises
J’ai très longtemps cru que pour être crédible face à certains clients, il fallait à tout prix que je me fasse passer pour une grosse boîte.
Or, je me suis rendu compte, avec le temps, que ma crédibilité ne dépendait absolument pas, même pour des grosses boîtes, des ressources que j’étais capable de mobiliser, mais de mon expertise, et donc de ce que j’avais dans la tête.
Ce qui est important pour une grosse entreprise qui m’achète une prestation, c’est que ce soit moi qui la réalise, parce qu’elle achète mon positionnement avant tout, et donc mon expertise.
Néanmoins, j’ai vite compris que j’avais un avantage concurrentiel sur les agences pour certains types de prestations, et qu’en les valorisant, je pouvais beaucoup plus facilement mettre le pied dans la porte des grosses entreprises.
Ces prestations sont à la fois lucratives, ne nécessitent pas de mobiliser beaucoup de ressources opérationnelles, et sont des tremplins vers des prestations plus structurantes.
Il s’agit par exemple de la formation, présentielle ou en ligne, du coaching, du consulting, etc.
Bref, pour bosser avec des grosses boites en tant que freelance, focalisez-vous sur les bonnes prestations, et évitez de vous mettre en concurrence avec des entreprises en regard desquelles vous ne pourrez pas être compétitif techniquement.
Être freelance va vous permettre de mieux gérer votre temps
Parce que vous n’êtes pas obligé de vous cramer pour réussir en tant que solopreneur !
Et c’est très clairement cette prise de conscience qui m’a amené à adopter la philosophie du slowpreneuriat.
Pour ça, il a fallu malgré tout que j’aie une vraie prise de conscience : que je n’étais pas obligé d’avoir des horaires de bureaux classiques pour être crédible comme entrepreneur !
Ou pour schématiser, que j’étais payé à la tâche, et pas au temps passé.
Bref, exit les horaires que je m’imposais dans mes premières boîtes. Je me suis au contraire attaché à faire quelque chose de passionnant : designer mon quotidien pour mettre en place et maintenir un équilibre entre mes passions, ma vie de famille, et mon activité professionnelle.
Il faut savoir que je fais énormément de sport depuis 5 ans. Je me suis passionné pour la course à pied, et j’y consacre donc une part importante de mes journées.
Avant, j’essayais de caser mes séances d’entraînement où je pouvais. Maintenant, je commence ma planification de ma semaine en positionnant mes séances d’entrainement, parce qu’elles sont vitales pour mon bien-être.
Ensuite, je bloque le temps que je passe avec mes proches. Je sais donc qu’à partir de 18h, grand maximum, je ne suis plus disponible professionnellement, et ça pour personne. Et bien entendu, je m’interdis de bosser le week-end.
Résultat : mes créneaux réservés au travail sont limités, et c’est une très bonne chose.
- Ça m’oblige à ne pas prendre trop de clients en même temps.
- Ça m’oblige à aller droit à l’essentiel dans ma communication ou dans ma stratégie marketing.
- Ça m’oblige à recycler énormément de contenu, et ça n’est pas quelque-chose de grave, bien au contraire ! J’y reviendrais dans mon prochain épisode qui sera consacré exclusivement au recyclage de contenu, mais c’est ce qui m’a permis de gagner en efficacité et en cohérence.
Par exemple, cet épisode est à l’origine un post LinkedIn que j’ai ensuite développé. Et le script de cet épisode me servira également d’article de blog, mais aussi de plein d’autres choses que je vous expliquerai la prochaine fois.
Comme vous le voyez, il est donc tout à fait possible d’être tout petit et vraiment heureux ! Être Slowpreneur, c’est une question de positionnement vis-à-vis de son activité, et ce positionnement, s’il est bien mené, n’empêche absolument pas de développer un chiffre d’affaires important, et donc de bien gagner votre vie.
J’espère que vous avez pris beaucoup de plaisir à écouter cet épisode ! Si oui, je vous invite à le partager ! N’oubliez pas que vous pouvez également retrouver encore plus de conseils pour devenir SlowPreneur sur mon site internet : lionelclement.com
À très vite pour mon prochain épisode !
